Tout commence toujours par Oyapock, où je suis arrivée une fois n'est pas coutume, par barge...
et cela se poursuit par des brochettes, sur la place du village. Là, Chocolate est venu nous faire la conversation, tout en écrivant mon prénom en fil de fer ...
La route pour Macapá fût longue ... pas loin de 200km de piste, avec des trous, des bosses, des creux, des nids de ptérodactyles, et des ponts sûrement aussi branlants que celui du Larivot ... 300km en 6h, pour arriver à un Macapa ruisselant d'eau...
J'y ai fait le tour des classiques : la fortaleza de São José di Macapá ainsi que la marque de l'équateur jouxtant le Sambodrome local, en plein prèparatifs du Carnaval ... je sens que ce sera grandiose !
Et hop hop hop, ne perdons pas de temps, je saute dans le bateau de Souza Gomez ! 24h, et à moi Belèm !
Ma voisine de hamac se prénomme Eremita, son petit-fils de 3 ans Paulihique (l'orthographe est approximative). Eremita me raconte beaucoup beaucoup de choses, elle se montre intarrissable sur des sujets aussi divers que variés. Ca avait l'air trés interressant. Dommage que je n'aie rien compris ...
Pendant que nous jouions au photographe avec Paulihique, et qu'ils me faisaient goûter leur couac à la mortadelle, dans mon dos, un méchant monsieur en profitait pour poser son hamac destiné à accueillir toute sa remuante progéniture ... La nuit fút un combat.
Le soleil revenu, la douche prise dans les toilettes, nous continuâmes nonchalemment à descendre l'Amazone. Je sympathisais avec Peter, un allemand d'à peu près 70ans, ancien géologue et bourlingueur, reconnaissable à ses chaussettes dans ses sandales. Gentil quand même, il m'a permis de réviser mon anglais flageolant, ce qui me changeait de mon portugais balbutiant, il faut savoir varier les plaisirs.
J'ai également francophonisé avec Adriano, 28ans, Cogneau-Lamirandais d'adoption, qui revenait à Belèm après 18 ans d'absence. Il était accompagné de sa femme de 3mois, 34ans, qui venait retrouver ses enfants (18,12 et 2ans) laissés depuis 1ans et 7mois en garde à sa mère.
Nous nous arrêtames plusieurs heures devant ce qui semblait être une colonie de psychopathes de Kappla. Je découvris qu'il ne s'agissait en fait que d'une société secrète mettant toute son énergie à transformer la forêt Amazonienne en manches à balais.
Il était déjà milieu d'après-midi, et je dédidai de m'enquérir de notre arrivée prochaine. Le plus naturellement du monde,on m'informa que notre arrivée était prévue pour le lendemain, à medio-dia... Ah ?!?
Quand soudain la nuit tomba, aux airs de Brega. Et là, l'Amazone décida de n'en plus finir de remuer en tout sens, et de projeter ce qui restait de hamacs les uns contre les autres. Je décidai de caler mon pied contre le poteau voisin de mon hamac, avant de jeter mon dévolu sur mon sac posé á terre, beaucoup plus confortable au toucher. Mes voisins eurent des techniques diverses:
- la passive, qui consiste à essayer de toucher le plafond successivement d'un cóté puis de l'autre
- la résignée : le malheureux décroche son hamac pour dormir à terre
- l'inventive : le malin s'agrippe à un pantalon accroché au-dessus de lui.
Quand aussi soudain, la matin fut. Avec sa routine: café arrosé de crackers à la margarine, douche, et opération chirurgicale (j'ai joué à massacrer le furoncle sous l'aisselle d'Adriano, c'était fort drôle).
Et paf pastèque (ou presque), nous arrivâmes à Belem à 10h30, et frolâmes tous la mort en débarquant sur une planchette en bois depuis le pont supérieur (oui, maman et papa, c'est pour vous rassurer).
Et hop, les joies du bus avec tourniquet pour faire passer le gros sac et faire se bidonner les indigènes...
Et hop l'hôtel Fortaleza... me voilà déjà invitée par la patronne pour trinquer à son anniversaire ce soir ...
L'aventure continue !
Bises à vous,
Sophie
**** pour l'instant, je n'arrive pas à associer les photos idoines... Tout vient à point ...